André BÉZARD

Il naît à Paris en 1916 et passe son enfance dans un petit appartement du Vème arrondissement. Il va beaucoup au cinéma avec sa mère et raconte qu'il apprend à lire sur les cartons des films muets. Le monde du spectacle le fait rêver. Il sera vendeur à la Samaritaine, employé de bureau aux PTT puis marchand de meubles à Viry-Châtillon. C'est la pratique du cinéma amateur qui le rapproche de la scène et du monde artistique. André achète sa première caméra en 1935, il filme Saint-Michel-sur-Orge, un "bourg" au nord du département de l'Essonne : maisons en meulière, potagers, baignade dans l'Orge, les enfants jouent librement dans les rues, on fait du camping et on cueille des fraises dans les bois avant les grands mouvements d'urbanisation de l'après-guerre qui transformeront radicalement les paysages.

Nous avons rencontré André Bézard aux archives de Saint-Michel-sur-Orge suite à la projection d'un de ses films : "1944, Les Américains libèrent la ville". C'était un homme joyeux, un peu voyou, enthousiaste et attachant. C'était un ami de Zappy Max, l'un des animateurs radiophoniques les plus célèbres en France dans les années 50. On le voit dans ses films. Ses images nous racontent la banlieue parisienne où il s'installe avec sa famille en 1933 à Saint-Michel-sur-Orge. Puis dans les années 50 à 60, nous continuons à observer la banlieue quand André filme l'enfance de ses neveux et nièce Patrick et Marie-Christine, à Sainte-Geneviève-des-Bois. Un de ses derniers bijoux : "Mon pavillon" tourné en 1983 raconte l'histoire de la construction de sa maison, de la pose du premier parpaing jusqu’à la touche finale : un massif de glaïeuls rouge vermillon sous la pluie délicate d'un arroseur rotatif.