Lionel LECHEVALIER

Lionel Lechevalier a grandi dans le grand ensemble de l’Oly où ses parents se sont installés en 1965, le quartier était à peine terminé. Il y tourne ses premiers « essais filmés » en 1969 à l’âge de 15 ans. C’est une tante qui, découvrant sa passion pour la photo, lui a donné sa caméra 8 mm. « À la même époque j’avais demandé à Noël un magnétophone à cassettes et je faisais des bruitages ». En 1971, Lionel entre à l’école Louis Lumière en photographie puis acquiert sa propre caméra (une Pathé Webo double-super 8 mm). La technique le passionne, « je passais mon temps à tester de nouvelles pellicules, des lentilles et des objectifs de prise de vue ». Il travaille d’abord dans l’imagerie médicale puis devient responsable de l’unité de production audiovisuelle du Conseil général du Val de Marne.

Lionel nous a déposé 63 bobines : les films de famille et de vacances y côtoient des films tournés à l’occasion de meetings, réunions de parti ou manifestations, beaucoup plus rares dans notre fonds d’archives. « J’ai adhéré au Parti Communiste en 1975. Avec un copain de l’époque, on refaisait le monde, on philosophait sur comment changer la société, et à un moment, on s’est dit, bon, il faudrait peut-être qu’on s’engage. On a pris nos adhésions à la Fête de l’Humanité, que j’ai filmée d’ailleurs cette année-là. » Cheveux longs, barbe, pantalon à pattes d’éléphants, slogans qu’on qualifierait aujourd’hui d’utopistes… Juin 1976, Lionel filme le meeting d’Enrico Berlinguer (PCI) et Georges Marchais (PCF) sur l'eurocommunisme. « Ça donne vraiment l’impression qu’on était à deux doigts de faire l’Europe sociale… et après tout s’est effondré. Je m’occupais de la partie qu’on appelait à l’époque « propagande », c’est à dire diffusion de l’Humanité Dimanche, distribution de tracts, collage d’affiche ». Très engagé dans la vie de la cité, Lionel milite activement pour l’association de locataires de l’Oly et est élu au Conseil Municipal de Montgeron de 77 à 83.